Histoire du Beaujolais Nouveau

Mike me propose de tester ce nouveau blog.

J’en profite donc pour faire un copié-collé d’un petit texte sur l’histoire du Beaujolais Nouveau qu’a écrit Ségolène et qui a été publié sur le site de Pascale, alias Scally : “c’est moi qui l’ai fait”.

Voici le texte :


Habitués que nous sommes à boire des vins de garde, nous considérons le beaujolais nouveau comme un phénomène de mode. Or il n’en est rien, la consommation de vin nouveau est une habitude qui date de l’époque où l’homme s’est mis à faire du vin jusqu’au moment où il maîtrisât correctement la vinification. Deux raisons à cela : les difficultés à conserver le vin qui s’oxyde à l’air et devenait vite aigre et imbuvable, et les différents privilèges de vente qui donnent aux premiers vendeurs les meilleurs prix. Ces deux faits technique et économique entraînaient, à la fin de l’hiver, une pénurie qui provoquait parfois des grognes populaires. Les débitants de boisson lyonnais prirent l’habitude d’acheter le vin dans le vignoble, les vendanges achevées, pour les vendre à leur clients, la fermentation s’achève alors dans les tonneaux durant le transport, cette tradition perdure jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale tant que la vente des vins AOC est soumise à un échelonnement des dates de mise en vente sur le marché en fonction des zones de production, système qui planifiait l’approvisionnement en vin des armées.
Si bien que lorsqu’en 1951, un arrêté autorise les régions productrices de vins à consommation précoce à commercialiser immédiatement leurs vins sur le marché, le phénomène du beaujolais nouveau naît en s’étendant hors du Beaujolais et du Lyonnais. Les dates ne seront fixées qu’avec les lois de 1967 et de 1985 : le 15 novembre, à, 0h00, puis le troisième jeudi de novembre, qui officialise la vente de vins nouveaux. Lyon est le berceau historique du beaujolais nouveau qui était servi de mémoire d’homme dans les bouchons, dans les fameux pots à fond très épais, de 46 cl qui se vendaient « au mètre ». Ne disait-on pas que Lyon était arrosé par trois fleuves : le Rhône, la Saône et le Beaujolais. Les bistrots tiennent un rôle prépondérant dans la promotion du beaujolais nouveau, en particulier avec l’élection de la Coupe du Meilleur Pot décernée depuis 1954 par l’Académie Rabelais qui fait entrer le beaujolais nouveau dans les bistrots parisiens où existe un véritable réseau de bistrots beaujolais dans tous les quartiers. Il se boit en France 17 500 hl de beaujolais nouveau sot 2 300 000 bouteilles.
Les négociants ne sont pas en reste en investissant les marchés étrangers. On estime actuellement que 25 500 000 millions de bouteilles partent dans 150 pays, en tête le Japon (7 100 000 bouteilles), puis l’Allemagne (7 000 000) et les Etats-Unis (4 000 000), ces trois pays représente 70 % du marché à l’export et 28 % des volumes globaux de beaujolais nouveau. 191 000 hl de beaujolais nouveau ont été vendus à l’export en 2002. Les grandes villes des Etats-Unis organisent des « Beaujolais Festivals »
Pourquoi le Beaujolais ? A cause du gamay ! Le beaujolais est issu d’un cépage exclusif : le gamay noir à jus blanc, dit petit gamay, gamay rond ou Bourgogne noir qui donne des vins peu tanniques, riches en arômes de fruits qui s’expriment vite, des vins qui se boivent jeune. C’est le cépage idéal pour une vinification de vins nouveaux à condition de bien conduire sa culture. Les pieds sont plantés serrés (8 à 10 000 pieds/hectares), la taille est courte : 3 à 5 cornes sur chaque cep et 10 yeux maximum et des vendanges en vert limitent le rendement car le gamay est un cépage fertile. Il est vinifié par grappes entières, subit ensuite une macération de 4 à 5 jours, puis est soutiré. C’est un vin qui se boit frais : 14°C, à tous moments : à l’apéritif, en entrées sur des charcuteries ou des tartares de poissons. Mais c’est surtout chacun selon son goût et ses préférences. C’est le vin de la fête, dans les caveaux et les villages, dans les bouchons et les bistrots et chez soi entre amis !
L’appellation beaujolais englobe 72 villages de la partie sud et sud-est du vignoble sur des sols argilo-calcaires et granitiques, elle représente les 2/3 des volumes du beaujolais nouveau (320 000 hl), les beaujolais villages, eux, sont situés sur 38 communes, sur des sols granitiques avec des coteaux, 1/3 de la production est vendue en beaujolais-villages nouveau (160 000 hl). La vogue du beaujolais nouveau a entraîné l’extension du vignoble qui est passé de 14 680 hectares en 1954 à 22 500 aujourd’hui. La production a, parallèlement augmenté en proportion : de 15 000 hl à 480 000 hl donc 64 millions de bouteilles ce qui équivaut à 1/3 de la production totale du vignoble beaujolais. Actuellement la production reste stable car les plantations ont été suspendues.

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